Le marché des transactions officinales continue d’évoluer en 2025, marqué par une polarisation croissante entre grandes officines et structures modestes. Jérôme Capon (Interfimo) et Louis Maertens (Cabinet FCC & CGP) livrent leur analyse dans une interview croisée.
Un volume de transactions globalement soutenu
Malgré une baisse de 10 % des transactions en 2024 par rapport à 2023, le marché reste dynamique par rapport à la moyenne des dix dernières années. Deux tendances se détachent :
Les pharmacies de gros CA restent très attractives.
Les officines de moins de 1,5 M€ de chiffre d’affaires peinent à trouver repreneur.
Une nouvelle logique s’impose : le regroupement, le transfert ou la fermeture, plutôt qu’une reprise systématique, notamment dans les zones très denses comme le Nord.
Rentabilité en recul, valorisation sous pression
La rentabilité des officines baisse en raison de la hausse des charges fixes et des salaires. Résultat :
Les banques exigent davantage d’apport personnel, parfois jusqu’à 500 000 € pour une officine à 2 M€ de chiffre d’affaires.
Les prix de cession ne baissent pas assez vite par rapport à la rentabilité réelle, créant un déséquilibre entre prix demandé et capacité d’endettement.
Les bons indicateurs pour évaluer une officine
Fini le temps où seul le chiffre d’affaires comptait.
Aujourd’hui, l’EBE (excédent brut d’exploitation) est devenu la référence incontournable :
Il reflète la rentabilité réelle de l’officine.
Il permet une valorisation plus juste en prenant en compte les marges, notamment dans un contexte où les médicaments chers faussent les chiffres d’affaires bruts.
Multiples de valorisation en 2024
Interfimo : 60 % des cessions entre 5,1 et 8,8 fois l’EBE (contre 4,6 à 7,9 en 2023)
CGP : multiple moyen de l’EBE retraité à 7,10 fois (contre 7,28 en 2023).
En conclusion, le marché des cessions est à la croisée des chemins. Pour réussir sa transmission ou son acquisition en 2025, il est essentiel de s’appuyer sur une analyse financière rigoureuse et une connaissance fine du tissu officinal local.
Source : Le Moniteur des pharmaciens.
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